

date : le 30 décembre 2024
"Le Rocher de la Vierge : figure de proue de Biarritz"
Cpt. J-L. MacLav, à bord du Fish & Shots,

Le Rocher de la Vierge : figure de proue de Biarritz
Entre les brumes hivernales ou baignée par la lumière dorée du soleil reflétée sur l’océan, la statue de la Vierge se dresse fièrement au sommet de son rocher battu par les vagues. Telle la figure de proue d’un navire affrontant l’immensité de l’Atlantique, le Rocher de la Vierge veille sur la ville, impassible face aux assauts du vent et de la mer. Les marins d’autrefois y voyaient un repère, une protection, tandis qu’aujourd’hui, les voyageurs s’y rendent pour contempler le paysage, écoutant le rugissement des vagues s’écraser contre les falaises. L’endroit semble hors du temps, à la croisée du sacré et du sauvage, où l’homme et l’océan se toisent dans une éternelle danse.



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"Baleia! Baleia!"
Avant de porter la Vierge et son nom, le rocher était un îlot sauvage, difficilement accessible. Sculpté par l’érosion et les assauts des vagues, il servait de poste d’observation aux chasseurs de baleines basques. Depuis les hauteurs, ils scrutaient l’horizon à la recherche des cétacés et signalaient leur présence aux embarcations prêtes à partir en chasse depuis le port de Biarritz. Dès qu’un guetteur apercevait un souffle ou une nageoire, il lançait un cri : « Baleia ! Baleia ! ».
Atteindre le sommet du rocher relevait de l’exploit : il fallait gravir des sentiers escarpés ou attendre la marée basse pour traverser à pied, au risque de se retrouver piégé par les vagues. En 1864, Napoléon III ordonna son percement dans le cadre de travaux destinés à protéger la côte et à améliorer l’abri des bateaux. Ce chantier transforma le site, ouvrant un tunnel qui existe encore aujourd’hui. Ce n’est qu’à la fin du XIXe siècle qu’une passerelle métallique fut installée, remplaçant l’ancienne en bois, trop fragile, et permettant enfin un accès sécurisé.



La Vierge, sentinelle des tempêtes
La statue qui domine le Rocher de la Vierge fut installée en 1865 par des marins reconnaissants, rescapés d’une violente tempête. Selon la tradition locale, une lumière mystérieuse serait apparue en pleine nuit, les guidant à travers les flots déchaînés jusqu’au rivage. Convaincus d’avoir été sauvés par l’intercession de la Vierge Marie, ils décidèrent d’ériger cette statue en son honneur, en symbole de protection pour tous ceux qui affrontent l’océan. La réalisation de l'œuvre fut confiée au sculpteur Eugène-Marie Lequesne, célèbre pour ses sculptures religieuses et monumentales. Depuis, la Vierge salvatrice veille sur les marins, partageant leurs épreuves face aux vents et aux marées, et demeure un repère immuable pour les navigateurs et les pêcheurs du coin.



Eiffel au secours de la Vierge
En 1864, Napoléon III, séduit par Biarritz où il fit construire la Villa Eugénie (aujourd’hui l’Hôtel du Palais), ordonna l’aménagement du Rocher de la Vierge. L’objectif était d’en faire un poste avancé pour protéger le port de la houle et faciliter l'observation des côtes. Une première passerelle en bois fut alors installée, mais elle se révéla vite trop fragile face aux tempêtes atlantiques. En 1887, les ateliers de Gustave Eiffel furent sollicités pour concevoir une structure plus résistante. La nouvelle passerelle métallique, construite en fer et solidement ancrée à la roche, fut achevée en 1889. Depuis, elle brave les vents et les embruns, offrant aux visiteurs un passage spectaculaire au-dessus des flots et une vue imprenable sur l’océan et le littoral basque.

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